Le roman d'Albertine Simonet

C'était avec elle que j'aurais mon roman

Albertine - 117 : la fameuse “Albertine”. Elle sera sûrement très “fast”, mais en attendant elle a une drôle de touche

Albertine - 133 : ma nièce Albertine est comme moi | elle est effrontée cette petite | cette petite masque, elle est rusée comme un singe

Albertine - 137 - 140 : les Bontemps avec leur nièce Albertine, petite jeune fille presque encore enfant | je ne savais pas alors l'influence que cette famille devait avoir sur ma vie

Albertine - 162 - 163 : Une de ces inconnues poussait devant elle, de la main, sa bicyclette | ses regards obliques et rieurs

Albertine - 163 - 164 : la petite Simonet | le nom de Simonet | Simonet et famille | Mlle Simonet

Albertine - 165 - 166 : Mlle Simonet et ses amies | la de moins en moins existante Mlle Simonet

Albertine - 167 - 168 : celle aux clubs de golf, présumée être Mlle Simonet. C'est ainsi, faisant halte, les yeux brillants sous son « polo » que je la revois encore maintenant. C'est elle !

Albertine - 169 - 173 : Elstir me dit qu'elle s'appelait Albertine Simonet | Que connaissais-je d'Albertine ? | la série indéfinie d'Albertines imaginées qui se succédaient en moi

Albertine - 173 - 174 : le simple plaisir de faire la connaissance d'Albertine | une causerie avec Albertine

Albertine - 174 - 175 : une jeune fille portant un toquet et un manchon | il n'existait pas de personne plus désirable

Albertine - 175 : tous les plaisirs que je lui demanderais | Devenu différent par le fait de sa présence même

Albertine - 175 - 176 : Albertine élevant au bout d'un cordonnet un attribut bizarre qui la faisait ressembler à l'« Idolâtrie » de Giotto ; un « diabolo »

Albertine - 176 - 177 : Bientôt je passai toutes mes journées avec ces jeunes filles

Albertine - 178 - 180 : j'avais lu ces mots qu'elle m'avait écrits : « Je vous aime bien. » | c'était avec elle que j'aurais mon roman

Albertine - 180 : je ne cherchai guère à voir Albertine. L'amour commence, on voudrait rester l'inconnu qu'elle peut aimer

Albertine - 180 - 182 : Oui, me dit-elle, je passe cette nuit-là à votre hôtel | J'allais savoir l'odeur, le goût, qu'avait ce fruit rose inconnu

Albertine - 182 : Si Albertine me semblait maintenant vide, Andrée était remplie de quelque chose que je connaissais trop

Albertine - 182 - 183 : chacune de ces Albertine était différente | l'habitude de devenir moi-même un personnage autre | Albertine s'en alla la première, brusquement

Albertine - 190 : idées romanesques que la froideur d'Albertine, le départ prématuré de Gisèle, la séparation d'avec Gilberte avaient libérées

Albertine - 231 : Andrée plaignait trop Albertine pour l'aimer beaucoup

Albertine - 236 - 239 : Albertine, contenant dans la plénitude de son corps les jours passés dans ce Balbec | en train d'embrasser la joue d'Albertine

Albertine - 240 - 241 : Françoise m'annonça Albertine | je demandai à Albertine de m'accompagner jusqu'à l'île du bois de Boulogne | Saint-Cloud

Albertine - 244 : Ils déplaisaient aux personnes qui ne peuvent souffrir un aspect étrange, loufoque (comme Bloch à Albertine)

Albertine - 273 : j'avais convenu avec Albertine (je lui avais donné une loge pour Phèdre) qu'elle viendrait me voir un peu avant minuit

Albertine - 280 - 284 : Albertine devait venir chez moi aussitôt après le théâtre | Elle ne viendra plus. Ah ! nos gigolettes d'aujourd'hui !

Albertine - 284 - 285 : bruit de toupie du téléphone. Je m'élançai, c'était Albertine

Albertine - 288 - 290 : petit mot d'Albertine | maintenant, mademoiselle Albertine, c'est quelqu'un | j'avais désiré de réentendre le rire d'Albertine

Albertine - 291 - 292 : Albertine recommençait cependant à m'inspirer comme un désir de bonheur

Albertine - 292 - 295 : casino d'Incarville. Albertine et Andrée qui valsaient lentement, serrées l'une contre l'autre. Au comble de la jouissance | J'avais mal compris le caractère d'Albertine

Albertine - 296 - 297 : Albertine me dit : Qu'est-ce que vous avez contre moi ? | J'aurais dû partir ce soir-là sans jamais la revoir

Albertine - 297 - 299 : Nous allions goûter comme autrefois « en bande », Albertine, ses amies et moi | deux amants tout seuls | préoccupations du côté de Gomorrhe

Albertine - 300 - 304 : Albertine et moi, devant la station Balbec du petit train d'intérêt local | jaloux de l'attitude d'Albertine à l'égard de Robert, j'étais rassuré quant aux femmes

Albertine - 309 : conversation avec ma mère | un mariage entre Albertine et toi serait le rêve de sa tante | Albertine, je ne la trouve pas

Albertine - 314 - 315 : une jeune cousine que je ne peux pas laisser seule (cette prétendue parenté simplifiait les choses pour sortir avec Albertine)

Albertine - 316 - 322 : Tous les jours, je sortais avec Albertine | je commandai, pour mon malheur, une automobile | comme une chienne encore qu'elle commençait à me caresser sans fin

Albertine - 322 - 330 : La Raspelière où je viens dîner pour la première fois avec mon amie | enchaîné à ce besoin quotidien de voir Albertine

Albertine - 331 - 332 : ma « cousine » avait un drôle de genre | Albertine dans le train avec Saint-Loup | Le mariage avec Albertine m'apparaissait comme une folie

Albertine - 333 - 335 : Je n'attendais qu'une occasion pour la rupture définitive | chambre de Montjouvain où elle tombait dans les bras de Mlle Vinteuil | il faut absolument que j'épouse Albertine

Albertine - 336 - 337 : Albertine habitait alors avec moi | Je n'aimais plus Albertine, car il ne me restait plus rien de la souffrance, guérie maintenant

Albertine - 338 - 339 : en quittant Balbec, j'avais cru quitter Gomorrhe, en arracher Albertine ; Gomorrhe était dispersée aux quatre coins du monde

Albertine - 340 - 342 : jolies choses de toilette | Les brimborions de la parure causaient à Albertine de grands plaisirs

Albertine - 343 - 344 : petit incident dont la cruelle signification m'échappa | Andrée | l'odeur de seringa | une autre Albertine | jalousie

Albertine - 344 - 345 : Albertine encagée | images successives | je la regardais dormir | plusieurs Albertine en une seule | embarqué sur le sommeil d'Albertine

Albertine - 346 - 351 : la voir s'éveiller | plaisir même qu'elle habitât chez moi | habitudes de vie en commun | permanence d'un danger | jalousie

Albertine - 352 - 353 : signal joyeux de son éveil | nourritures criées dans la rue | paroles menteuses | prolongement extérieur de la séquestration

Albertine - 354 : A Versailles. Albertine avait été seule | explications du chauffeur, en innocentant Albertine me la rendaient encore plus ennuyeuse

Albertine - 355 : ma mère était ennuyée de voir que le séjour d'Albertine à la maison se prolongeait, et s'affermir mes intentions de mariage

Albertine - 355 - 357 : Mlle Léa, la comédienne amie des deux jeunes filles

Albertine - 357 - 358 : sonate de Vinteuil | La musique bien différente en cela de la société d'Albertine, m'aidait à descendre en moi-même, à y découvrir du nouveau

Albertine - 358 - 360 : Familial et domestique : sentiment que j'éprouvai en me promenant avec elle | Passy, Bois de Boulogne, Seine, Saint-Cloud | jeunes midinettes éparses

Albertine - 360 - 363 : elle semblait s'y trouver en prison | pensée de mon esclavage | Albertine sentait cruellement le sien | Gisèle | elle ne mentait pas de la même manière qu'Albertine | le mensonge | Janus

Albertine - 363 - 365 : votre cousine | elle est bien jolie | elle sait se vêtir ou plus exactement s'habiller | Charlus au sujet d'Albertine | un peu lourde beauté | elle peut faire un riche mariage

Albertine - 366 - 367 : deux personnes d'une terrible réputation : les deux demoiselles Vinteuil | cause enfin découverte de l'envie d'Albertine de venir tantôt | ce petit organe que nous appelons coeur

Albertine - 370 - 371 : dans mon coeur était le double d'Albertine | tout s'entrecroise | tendre phrase familiale et domestique du septuor, inspirée à Vinteuil par le sommeil de sa fille | Albertine mêlée à quelque chose de si grand

Albertine - 372 - 373 : Mlle Vinteuil | c'était grâce à elle qu'avait pu venir jusqu'à moi l'étrange appel – comme la promesse qu'il existait autre chose, réalisable par l'art, que le néant

Albertine - 374 - 380 : renseignements relatifs à la venue de Mlle Vinteuil et de son amie | une bande terrible | faire croire à Albertine que j'avais moi-même l'intention de la quitter

Albertine - 380 : Du trottoir je voyais la fenêtre de la chambre d'Albertine | le lumineux grillage qui allait se refermer sur moi

Albertine - 381 - 384 : la jalousie | que vous me laissiez une fois libre pour que j'aille me faire casser… le pot | Les gomorrhéennes | Si cette comédie de séparation allait aboutir à une séparation !

Albertine - 385 - 386 : lettre de ma mère | pourquoi troubler cette fille qu'il n'épousera jamais ? | ce que j'ai lu dans les yeux d'Albertine | robes de Fortuny

Albertine - 386 - 387 : je lui demandais de me faire un peu de musique | pianola | musique de Vinteuil | littérature | une même beauté qu'ils apportent au monde

Albertine - 388 - 389 : je touchais seulement l'enveloppe close d'un être qui par l'intérieur accédait à l'infini | une grande déesse du Temps | prisonnière | caractère d'Albertine

Albertine - 389 - 390 : ma vie avec Albertine n'était, quand je n'étais pas jaloux, qu'ennui, quand j'étais jaloux, que souffrance | la quitter | la colère un soir | honte de ma violence | réparer cela

Albertine - 390 - 391 : promenades | Versailles | docilité absolue | nostalgie de ma liberté perdue | la pâtissière | la quitter | Mlle Albertine m'a demandé ses malles | à neuf heures elle est partie

Albertine - 392 - 393 : Mademoiselle Albertine est partie | la souffrance va plus loin en psychologie que la psychologie | la faire revenir

Albertine - 393 - 394 : La souffrance | la chaise d'Albertine, le pianola | C'était cet inconnu qui faisait le fond de mon amour | L'esprit dans lequel Albertine était partie

Albertine - 394 - 398 : Albertine serait de retour à la maison le soir même | Saint-Loup mandé par moi | télégramme d'Albertine | Adieu pour toujours

Albertine - 398 - 400 : Le temps passe, et peu à peu tout ce qu'on disait par mensonge devient vrai | bagues | lettre d'Albertine | accident | la suppression de la souffrance

Albertine - 400 : La suppression de la souffrance ? | télégramme désespéré lui demandant de revenir | notre petite Albertine n'est plus | Serait-il trop tard pour que je revienne chez vous ?

Albertine - 401 - 404 : la mort d'Albertine | c'est d'innombrables Albertine que j'aurais dû oublier | le souvenir d'Albertine lié à toutes les saisons | le paysage moral

Albertine - 405 - 408 : Ma séparation d'avec Albertine | Mes curiosités jalouses de ce qu'avait pu faire Albertine étaient infinies

Albertine - 409 - 412 : ce retrait en moi des différents souvenirs d'Albertine | reprises de mon amour pour Albertine morte | mon amour finissant

Albertine - 413 : traverser en sens inverse tous les sentiments par lesquels j'avais passé avant d'arriver à mon grand amour | sans Albertine

Albertine - 417 : cette oeuvre de l'oubli à l'égard d'Albertine | Je n'aimais plus Albertine | Je souffrais d'un amour qui n'existait plus. Ainsi les amputés | vivre sans Albertine

Albertine - 417 - 420 : conversation qu'Andrée eut avec moi | l'Albertine réelle | petites pêcheuses, petites blanchisseuses | culpabilité, innocence d'Albertine | le jeune homme sportif

Albertine - 420 - 421 : Combien peu je saurais jamais de cette histoire d'Albertine | J'écrivis à Andrée de revenir | “je suis dans les choux”, ce jeune homme qui aimait Albertine | Albertine avait trouvé un beau parti bourgeois | le secret de sa vie

Albertine - 421 - 426 : j'avais en grande partie oublié Albertine | l'Albertine d'autrefois était pourtant enfermée au fond de moi | J'aurais été incapable de ressusciter Albertine parce que je l'étais de me ressusciter moi-même

Albertine - 430 - 433 : la vraie Gilberte, la vraie Albertine, c'étaient peut-être celles qui s'étaient au premier instant livrées dans leur regard | n'ayant pas su le comprendre, je les avais « ratées »

Albertine - 434 - 456 : je parlai à Gilberte d'Albertine et lui demandai si celle-ci aimait les femmes | poutana | mort de Robert de Saint-Loup

Albertine - 457 - 467 : rendre aux moindres signes qui m'entouraient (Guermantes, Albertine, Gilberte, Saint-Loup, Balbec, etc.) leur sens que l'habitude leur avait fait perdre pour moi

Albertine - 476 - 484 : je souhaitais de nouveau, ce dont j'avais rêvé à Balbec, quand sans les connaître encore, j'avais vu passer devant la mer Albertine, Andrée et leurs amies | les futures Albertine

Albertine - 485 - 487 : Profonde Albertine que je voyais dormir et qui était morte

Albertine dans A la recherche du temps perdu.
Les numéros, de 117 à 487, indiquent la position du fragment au sein des 487 sections de notre édition en ligne d'A la recherche du temps perdu.
"Ces thèmes insistants et fugaces qui visitent un acte, ne s'éloignent que pour revenir, et parfois lointains, assoupis, presque détachés, sont à d'autres moments, tout en restant vagues, si pressants et si proches, si internes, si organiques, si viscéraux qu'on dirait la reprise moins d'un motif que d'une névralgie".
Marcel Proust : Richard Wagner.
René Girard : "Et dans la mesure où il la séquestre, il ne désire plus. Il est donc obligé de la laisser échapper, pour récupérer son désir, mais qui est aussi récupérer sa souffrance, et chercher à la faire revenir. Donc il y a un va-et-vient... On fait l'expérience répétée, presque scientifique, du fait que le désir mimétique est avant tout désir de la distance, désir de l'absence, désir de ce qui ne se donne pas."
René Girard : Chez Proust, cette tendance de l'objet, une fois possédé, à se retirer à nouveau. Et alors là, désiré à nouveau