J'étais dans une de ces périodes de la jeunesse, dépourvues d'un amour particulier, vacantes, où partout - comme un amoureux, la femme dont il est épris - on désire, on cherche, on voit la Beauté. Qu'un seul trait réel - le peu qu'on distingue d'une femme vue de loin, ou de dos - nous permette de projeter la Beauté devant nous, nous nous figurons l'avoir reconnue, notre coeur bat, nous pressons le pas, et nous resterons toujours à demi persuadés que c'était elle, pourvu que la femme ait disparu : ce n'est que si nous pouvons la rattraper que nous comprenons notre erreur.