René Girard, Proust et Dostoïevski : le meurtre qui supprime le regard de la femme aimée et nous la livre

Le narrateur proustien ne connaît un instant de plaisir qu'auprès d'Albertine endormie. Chez les amants dostoïevskiens, le meurtre qui supprime le regard de la femme aimée et nous la livre, non pas tant sans défense que sans conscience, est une perpétuelle tentation. Le sujet désirant, par une contradiction révélatrice, finit par détruire cet esprit qu'il ne peut pas assimiler.

- René Girard, Mensonge romantique et vérité romanesque